Diane Benoit du Rey (retrouvez ses œuvres ici) explore la manière dont la peinture dissout le sujet, ne laissant que la lumière, la couleur et l'espace.
« J'ai toujours eu un lien fort avec le dessin et la peinture. Je viens d'une famille nombreuse et, lorsque je dessinais, je pouvais être seule et me réfugier dans ma bulle. Au fil des ans, cette activité est devenue une pratique qui m'a définie.
Après le lycée, j'ai étudié à l'École des Arts Décoratifs de Strasbourg, où j'ai commencé à peindre de manière assez classique, en produisant des œuvres basée sur l'observatio, asse réalistes. Je me suis naturellement tournée vers la peinture à l'huile : j'étais attirée par sa douceur, la profondeur de ses couleurs et la flexibilité de son temps de séchage qui permet d'étirer le temps.

« Le premier mouvement artistique qui m'a marqué durablement est le surréalisme, notamment l'œuvre de Giorgio de Chirico, puis les artistes abstraits américains tels que Mark Rothko, James Turrell et Dan Flavin. Beaucoup plus tard, j'ai également commencé à établir un lien entre mon travail et l'école impressionniste, à travers la vision de ses représentants sur la représentation de la lumière et la subjectivité liée à la perception.
Mon goût pour l'abstraction s'est manifesté très tôt, mais j'ai pris mon temps pour l'intégrer dans ma pratique. Au début, je représentais des figures sur des fonds larges, dégradés et très colorés. Peu à peu, j'ai réalisé que je prenais plus de plaisir à travailler la texture et que cela me rapprochait de la matière picturale. Petit à petit, le sujet est devenu plus anecdotique avant de disparaître complètement.

© Galerie Le Feuvre & Roze, Paris, vue exposition Inside
« Mes sources d'inspiration sont très variées. Elles proviennent d'expositions, de films, de paysages, mais aussi de revues scientifiques et d'ouvrages sur l'optique. J'absorbe leur impact émotionnel en les retravaillant avant de les traduire par des moyens picturaux. Je reste également très curieux d'autres domaines de création. Suite à une récente visite au musée de la Cité internationale de la tapisserie à Aubusson [centre de la France], j'ai été très inspirée par l'artisanat de la tapisserie.

© Hypnose, vue de l'installation à Versailles, Espace Richaud, 2023. Photo Pierrick Daul
« Mon atelier est situé dans le 20e arrondissement de Paris. Il donne sur une cour calme et arborée, ce qui m'aide à me concentrer. Quand j'arrive le matin, je me prépare un thé, j'écoute les informations, puis je passe un moment à examiner mes peintures de la veille. Ensuite, je commence à mélanger les couleurs et à les appliquer sur la toile. Ce processus est à la fois méditatif et très physique, car le geste doit être assez soutenu. Pour accompagner mon travail, je mets souvent de la musique classique, le plus souvent du piano.
Mon installation pour le salon VIP NetJets à Art Basel Paris 2025, en collaboration avec le Studio Artera, s'intitule « Echoes of Light ». Elle explore l'irisation chromatique liée aux phénomènes lumineux. À mesure qu'une teinte se fond doucement dans une autre, le temps s'étire et un rythme plus lent s'installe. C'est une invitation à faire une pause au cœur de l'environnement animé du salon, et mon souhait est d'offrir un moment de contemplation prolongé au visiteur. »
Les œuvres de la série « Echoes of Light » de Diane Benoit du Rey seront exposées dans le salon lounge VIP NetJets à Art Basel Paris et Miami.
Ingrid Luquet-Gad est critique d'art et doctorante à Paris. Elle enseigne la philosophie de l'art à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
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