Stefan Stanojević découvre la peinture grâce au graffiti, au début des années 2000.
Parallèlement à sa pratique artistique, il mènera d'abord une carrière de designer graphique et web designer qui nourrira son imaginaire et développera sa créativité. L'utilisation d'outils de conception graphique, la réalisation d'identités visuelles, de chartes dont l'une des caractéristiques est d'être rapidement reconnaissable, imprègnent son univers plastique et pictural, tant dans le fond (à travers les sujets traités, inspirés de l'univers pop) que sur la forme (grâce aux couleurs assez franches et à l'efficacité des compositions).
Depuis les années 2020, Stefan Stanojević se concentre principalement sur la peinture, la sculpture, la réalisation de fresques murales et d'éditions d'art (sérigraphies, tirages). À mesure que sa carrière artistique a pris de l'ampleur, il a pu se détacher du monde du design graphique.
Dans son travail, les compositions narratives se mêlent à des éléments abstraits, qu'ils soient motifs répétés ou lignes tracées, dans un univers qu'il qualifie lui-même de « plasticisme », bluffant de maîtrise dans sa réalisation. Car si à première vue l'on pense que son pinceau est assisté par ordinateur, en réalité il n'en n'est rien. Ses compositions sont bien élaborées numériquement, mais cela s'arrête au croquis. Une fois la toile tendue, Stefan Stanojević n'use plus d'aucun outil numérique. Tout est réalisé à la main.
Avec ce rendu, rappelant tantôt la porcelaine et donc transmettant son idée de préciosité et de fragilité, tantôt le plastique d'un ballon, le vinyle, la toile cirée, Stefan Stanojević se joue de la frontière entre physique et digital. Mais loin d'être naïf ou dans une simple recherche esthétique, l'artiste n'oublie pas d'évoquer, à la manière d'un fabuliste plastique, les sujets traversant nos sociétés.
— Jonathan Roze